Ils ont tenté de rejoindre l’Europe mais leur voyage s’est arrêté en Libye. De retour au Burkina Faso, Seyiba et Aziz ont développé ensemble, avec le soutien de l'Union européenne et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) une micro-entreprise florissante dans l’aviculture.
« Je suis parti en Libye parce que je croyais que j’allais avoir de l’argent et améliorer mes conditions de vie. Malheureusement, je n’ai rien rapporté. Au contraire ma famille a dépensé le peu que nous avions pour me faire sortir de prison », a déclaré Seyiba, 33 ans, marié et père d’un enfant. Revenu au Burkina Faso, grâce à l’assistance au retour volontaire de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la Protection et la Réintégration des Migrants, il a bénéficié d’une formation en gestion d’entreprise et une formation en technique d’élevage.
Au cours de ces formations, il rencontre Aziz, désormais son collaborateur, qui est également revenu de Libye en 2018 à l’âge de 21 ans. « Aziz et moi ne sommes pas de la même famille, mais nous avons vécu les mêmes expériences. J’ai vu que nous pouvions travailler ensemble car il est courageux et il faut du courage pour faire ce travail », a-t-il expliqué.
Le comité de sélection, incluant les partenaires gouvernementaux et la société civile, ont remarqué la motivation des deux acolytes pour investir dans un projet d’élevage de poulets.
« Nous avons commencé à faire notre élevage à la maison avec 50 poussins. Quand ils ont grandi, nous les avons vendus et nous avons doublé leur nombre », a expliqué Aziz.
L’élevage compte actuellement 500 poussins. Dans 45 jours, ils pourront les vendre et faire de nouveaux bénéfices. Pour Aziz, ce projet est un nouveau départ. « Nous pourrons bientôt avoir jusqu’à 700 ou 1000 poussins, que nous revendons à 3 000 F CFA l’unité », a-t-il déclaré avec un sourire optimiste.
Néanmoins, les difficultés ne manquent pas. « Comme nous venons de commencer, nous manquons de fonds. On a aussi dû négocier pour trouver ce site. Il faut aussi du carburant pour prospecter les clients ».
Mais les deux associés entrevoient un avenir prometteur dans leur pays. « Maintenant je sais que la réussite est ici au Burkina. Avec l’aviculture que nous faisons, nous pouvons pourvoir non seulement à nos propres besoins, mais aussi à ceux de nos familles », s’est réjoui Seyiba.
Aziz et Seyiba peuvent aussi compter sur le soutien moral de leurs proches afin de réussir dans leur projet. « Je prie Dieu qu’il les aide à réussir. Je vois qu’ils sont motivés. Nous sommes plus heureux quand nous les voyons ici. Quand ils étaient là-bas, nous n’étions pas tranquilles », a soutenu Awa Ouédraogo, mère d’Aziz.
Ils sont également prêts à partager leur expérience avec d’autres migrants de retour, désirant se lancer comme eux dans l’aviculture et investir leur énergie dans leur communauté et leur pays.
Depuis Septembre 2017, l’OIM, à travers l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, a aidé 1888 Burkinabè vulnérables bloqués en Libye, au Niger et d’autres pays dans leur retour volontaire. Parmi eux, plus de 1711 ont reçu une aide à la réintégration adaptée à leur profil et besoins pouvant inclure une prise en charge médicale et/ou psychosociale, un soutien à la mise en place d’une micro-entreprise ou encore une formation professionnelle en interaction avec les membres de leur communauté.
Source : Judicael Lompo, OIM Burkina Faso
Details
- Publication date
- 24 April 2019
- Region and Country
- Burkina Faso
- Thematic
- Improved migration management
- Partner
- International Organization for Migration