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Emergency Trust Fund for Africa
  • News article
  • 12 September 2019
  • 2 min read

En Guinée, Aline raconte: ‘‘Je veux finir mes études de sage femme’’

En Guinée, Aline raconte : ‘‘Je veux finir mes études de sage femme’’
OIM

Aline était enceinte lorsqu’elle s’est rendue en Libye. Après sa fausse couche et une expérience douloureuse, elle a décidé de rentrer au pays, en Guinée. Elle a pu bénéficier de l’aide à la réintégration et poursuit désormais ses études de sage-femme. Aline veut désormais se sentir utile aux femmes dans son pays. Elle raconte son parcours :

J’ai 25 ans, je suis mariée et mère d’un enfant de 9 ans. Mon mari est déjà en Italie, c’est ce qui m’a poussée à partir. J’étais étudiante en première année d’école de sage-femme, mais la scolarité coûte cher.

J’ai donc confié mon enfant à la famille, et suis partie pour le Mali puis le Niger. De là, je ne souhaitais pas passer par le désert donc j’ai demandé un visa pour la Libye et j’ai pris l’avion. Arrivée en Libye, j’ai rencontré une guinéenne qui est devenue mon amie. On logeait et on travaillait également ensemble. On faisait des ménages pour des familles libyennes. Notre souhait était d’économiser pour pouvoir payer la traversée pour l’Italie. Mais souvent tu travailles toute une journée et, arrivé le soir ou à la fin du mois, ton employeur te dit qu’il n’est pas satisfait et refuse de te payer. On peut même te menacer avec une arme.

J’étais enceinte quand je suis arrivée en Libye. Un soir, la dame pour laquelle j’avais fait le ménage et la lessive a refusé de me payer, disant que la maison n’était pas propre. Nous nous sommes disputées, je suis sortie de la maison énervée et j’ai glissé dans l’escalier. J’ai fait une chute et j’ai perdu ma grossesse. J’étais enceinte de plus de 4 mois. Quand tu es loin, c’est là que tu comprends vraiment la valeur d’être chez soi.

En Libye, tu peux marcher dans la rue et des enfants te jettent des pierres, alors même qu’ils sont avec leurs parents.

Au bout de 7 mois, nous avions réunis 2000 Dinars, la somme pour traverser. Nous nous sommes embarquées avec mon amie. Nous étions plus de 150 sur le bateau. À peine 30mn plus tard, nous avons été pris en chasse par des bandits et avons dû faire demi-tour. Mon amie dans la panique s’est jetée à l’eau. Elle criait, je la regardais se noyer, ça m’a terrifié. Je me suis dit que je ne pouvais plus continuer. Arrivée sur la terre ferme, j’ai informé mon mari que je renonçais au voyage. Je me suis rendue à l’Ambassade pour dire que je souhaitais rentrer en Guinée. L’OIM m’a prise en charge et aujourd’hui grâce à leur aide, je compte reprendre mes études.

Details

Publication date
12 September 2019
Region and Country
  • Guinée
Thematic
  • Improved migration management
Partner
  • International Organization for Migration

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