Le taux de chômage à Djibouti atteint presque les 50 %. Il est encore plus important chez les plus jeunes : 70% des chômeurs ont moins de 30 ans.
C’est dans ce cadre que l’Union européenne à travers le Fonds Fiduciaire Afrique, finance le projet « Transform », qui œuvre pour la professionnalisation des jeunes dans les secteurs des transports, de la logistique et des métiers portuaires. Le choix de ces secteurs est stratégique : Djibouti est un un des ports les plus importants d’Afrique, qui a vu plus de 810 000 conteneurs transiter en 2020. De plus, les secteurs des transports et de la logistique représentent à eux seuls 85 % du PIB du pays.
Renforcer les capacités des jeunes professionnels et leur donner confiance en leurs compétences
Grâce au projet, un centre de formation, est actuellement en construction. Il est idéalement situé à proximité du port de Doraleh, le port le plus actif de la République de Djibouti. Abdourahman Elmi, directeur général du Centre de Ressources et de Compétences de l’association pour le développement des métiers portuaires explique qu’« en attendant l’ouverture du centre, les formations ont déjà commencé hors les murs. Nous avons pu effectuer un nombre important d’entre elles malgré les perturbations dues à la pandémie de Covid-19 ».
En effet, depuis le début du projet en 2019, près de 1 800 jeunes ont été formés et Abdourahman Elmi de préciser : « et nous pensons atteindre un objectif de 5 000 jeunes formés d’ici à la clôture du projet, en 2023. »
Les formation courtes sont privilégiées, d’abord théoriques puis pratiques. Un accent important est mis sur la sécurité pour contribuer à réduire les accidents du travail.
Un jeune bénéficiaire, âgé de 28 ans témoigne : « On m’a donné des outils pour mieux connaître mon travail et comment m’organiser. Avant de commencer la formation je travaillais déjà, mais il y beaucoup de fois où je ne savais pas quoi faire parce que je n’avais jamais été formé. Maintenant j’ai appris plein de choses qui vont me servir tous les jours. »
Lutter contre l’économie informelle
Sahal Abdillahi, un employé de la STCD, une des principales sociétés de transport de la ville, a lui aussi bénéficié de ces formations.
Après avoir travaillé presque 10 ans sans aucune formation, il insiste sur le besoin d’une reconnaissance de l’expérience et des compétences dans le monde du travail : « J’ai travaillé pendant 10 ans en tant que chauffeur de bus mais ça n’a jamais été considéré comme de l’expérience ni comme une carrière. Je pouvais me faire renvoyer à n’importe quel moment et je n’avais pas de sécurité au travail. ».
Il met en avant les bénéfices de la formation à la suite de laquelle il a obtenu un contrat de travail « J’ai beaucoup appris et je me sens mieux dans ma vie professionnelle. » ; il ajoute « maintenant je suis protégé, et ma formation et mon expérience sont reconnues. Je travaille pour me construire une carrière. »
Details
- Publication date
- 11 March 2022
- Region and Country
- Horn of Africa
- Djibouti
- Thematic
- Greater economic and employment opportunities
- Partner
- Agence Française de Développement