PRODECO : déminage humanitaire, une approche novatrice et participative

Le Tchad, comme d‘autres pays de sa région, a connu par le passé de longues périodes de conflits armés, dont les séquelles se font toujours sentir, entre autres par la présence de mines et d'engins de guerre, notamment dans le nord du pays. Les conséquences de cette pollution sont bien réelles : en plus des nombreuses victimes que ces mines et engins ont tuées ou blessées, les zones contaminées sont également des territoires dangereux et inaccessibles, où aucune activité économique n'est possible.

Le projet PRODECO, financé par l'Union européenne à hauteur de 23 millions d’euros, est un projet de déminage humanitaire, destiné à soutenir le Tchad dans sa volonté de dépolluer les terres contaminées par des mines et d’engins de guerre non explosés provenant d'anciens conflits réglés depuis des années mais qui continuent aujourd'hui à avoir des conséquences dramatiques pour les habitants. Cette volonté du Gouvernement se traduit dans la ratification de la Convention d’Ottawa en 1999, malgré le fait que de nombreuses prolongations ont dû être demandées afin de maintenir l’engagement.

Il s'agit d'un projet ambitieux tant au niveau du budget, que de son organisation : 3 ONG internationales [Humanité & Inclusion (HI), Mines Advisory Group (MAG), la Fondation Suisse de Déminage (FSD)] et une ONG tchadienne, Secours catholique et développement (SECADEV) ont formé un consortium travaillant sur une approche intégrée du déminage et ce sous la tutelle du Haut‑Commissariat National de Déminage (HCND).

Cette notion d'approche intégrée est fondamentale car, si dans le cas de PRODECO les activités de déminage représentent la composante la plus visible du projet, celui-ci va en effet beaucoup plus loin, en incluant un soutien socio-économique aux communautés vivant dans les zones déminées, ainsi que des mesures d'insertion et de protection socio-économique des personnes les plus vulnérables.

Il s'agit d'une approche à la fois novatrice et participative, tant avec l'Etat tchadien qu'avec les communautés présentes dans les zones dépolluées.

Ci-après quelques résultats du projet jusqu'en décembre 2021 :

• 7 000 000 m² des terres libérées des mines et Reste Explosifs de Guerre (REG) ;
• 450 patients pris en charge au Centre de Appareillages et Rééducation de Kabalaye (CARK);
• 17 500 personnes sensibilisées aux risques de mines et REG ;
• 16 comités locaux de développement formés ;
• 400 ménages très pauvres bénéficiaires de filets sociaux ;
• 750 personnes bénéficiaires de fonds / formations pour la création d’activités génératrices de revenus (AGR).