LuxDev a réuni les principaux partenaires d’exécution du programme « Appuyer la formation et l’insertion professionnelle des jeunes filles et garçons des régions d’Agadez et Zinder en vue de contribuer au développement socioéconomique de ces deux régions » à l’occasion d’un atelier de restitution/capitalisation sur les principaux résultats de l’évaluation à mi-parcours et de l’enquête portant sur les conditions d’insertion des jeunes formés de la première cohorte. Il s’agissait, plus particulièrement, de faire un point sur l’état d’avancement et sur l’atteinte des résultats du programme, mais également de réfléchir à des solutions réalistes pour répondre aux lacunes révélées par les deux rapports.
Financé par l’Union Européenne (UE) à travers le Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique et mis en œuvre par Lux-Development, le programme permet aux jeunes sans formation et sans activité d’acquérir un savoir-faire générateur de revenus et de s’insérer professionnellement dans le tissu économique local en tant qu’employé, autoentrepreneur ou au sein d’un groupement d’intérêt économique (GIE).
Les bénéficiaires cibles sont en priorité les jeunes filles et garçons des deux régions concernées, âgés de 15 à 30 ans, ruraux et déscolarisés ou faiblement scolarisés.
L’enquête révèle que sur les 1877 jeunes formés en 2018 et qui ont participé à l’enquête, 1378 jeunes sont insérés soit 73% des jeunes formés interrogés, dont 40,8% de femmes.
Ces résultats, qui concernent uniquement la première cohorte de jeunes formés par le projet, dépassent les objectifs fixés par le projet de 60% mais laissent des défis à relever : (i) le revenu des jeunes engagés par les maîtres artisans reste modeste et irrégulier, (ii) l’intégration des femmes est réalisée davantage sur les filières traditionnellement associées à l’économie familiale. De plus, certaines d’entre elles abandonnent leurs activités lorsqu’elles se marient.
Le volet d’insertion via l’accompagnement à la création d’entreprises à travers l’accès au crédit a été lancé par le projet en début 2019 en définissant des collaborations avec les Chambres régionales d’agriculture (CRA), la Banque Agricole du Niger (BAGRI) et des opérateurs privés de suivi. Ceci permettra aux jeunes des différentes cohortes n’étant pas déjà employés de créer leur propre entreprise individuelle ou collective. Les estimations prévoient de pouvoir appuyer jusqu’à 2 900 jeunes.
Au cours de l’atelier de capitalisation, les représentants des partenaires nationaux du programme ont alors eu l’occasion de réfléchir ensemble aux facteurs culturels, économiques et organisationnels à l’origine de ces difficultés avant de proposer des mesures correctives à intégrer au pilotage du projet. Cet exercice de réflexion participatif constitue la première étape d’un travail de capitalisation des leçons apprises de l’expérience du programme.
La formation et l’insertion de la jeunesse nigérienne, particulièrement pour les femmes et les jeunes déscolarisés, constituent un défi majeur pour le pays. Les projets et programmes organisant des formations de courte durée mises en œuvre par des opérateurs publics-privés dans des filières porteuses pré-identifiées, ont vocation à se multiplier.
Au-delà du pilotage du programme, les échanges qui ont eu lieu lors de cet atelier inter-régional pourront alors également orienter la formulation de nouvelles activités portées par les partenaires nationaux et par les agences de coopération dans ce secteur.
Details
- Publication date
- 31 October 2019
- Region and Country
- Niger
- Thematic
- Greater economic and employment opportunities
- Partner
- Luxembourg Development Cooperation Agency