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Emergency Trust Fund for Africa
News article28 March 2022

Education pour tous à Gabes

L’école primaire “Ain Zrig” à Gabes est un modèle d’intégration des élèves réfugiés dans l’éducation primaire. Seize jeunes réfugiés syriens y sont inscrits et étudient avec profit, tant que certains sont reconnus parmi les élèves les plus brillants...

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L’école primaire “Ain Zrig” à Gabes est un modèle d’intégration des élèves réfugiés dans l’éducation primaire. Gabes est une des plus grandes villes du Sud Tunisien, située aux portes du Sahara. Elle abrite une nombreuse communauté de réfugiés syriens, la plupart appartenant à des tribus nomades.

Ces dernières sont confrontées à un bas niveau de scolarisation, surtout chez les filles qui sont souvent mariées très jeunes. L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires collaborent avec les délégués de la protection de l’enfance afin de combattre la marginalisation de cette communauté et promouvoir leur inclusion. Dans ce cadre, l’école « Ain Zrig » a décidé de s’engager davantage. Seize jeunes réfugiés syriens y sont inscrits et étudient avec profit, tant que certains sont reconnus parmi les élèves les plus brillants du complexe qui héberge 450 étudiants.

Parmi eux, Sara*, 12 ans, a une passion pour les mathématiques. Elle habite en Tunisie avec sa grande sœur. Apres avoir fui la Syrie — dont elle ne se souvient pas — sa famille a cherché refuge au Soudan, en Libye et en Algérie. Elle a perdu trois ans d’école. « Tout est bien ici. J’aime les maitresses, l’école, tout. Je veux devenir docteur pour soigner les gens, les aider ».

Le Directeur de l’école est très satisfait de l’intégration des élèves réfugiés dans l’environnement scolaire, ils se sont fait des amis parmi les élèves tunisiens; lui pour sa part essaye de ne pas souligner les différences mais bien les similarités.

Comme Rached*, huit ans, des grandes lunettes bleue, passionnée par la lecture et l’écriture. « Il y a des étudiantes syriennes dans ma classe, elles sont très sympathiques. Tout le monde joue ensemble ».

Mais il y a toujours d’autres réfugiés qui ne peuvent pas aller à l’école, n’en ayant jamais fréquenté une et ayant dépassé l’âge pour accéder à l’éducation publique. C’est pour eux que le HCR et son partenaire, le Conseil Tunisien pour les réfugiés (CTR), ont décidé de monter une « classe pilote » pour l’alphabétisation de ces réfugiés, dans les mêmes locaux de l’école Ain Zrig, pour éviter que les élèves se sentent exclus de la communauté scolaire.

Mohamed*, 15 ans, a fréquenté ce cours pendant l’année scolaire 2020/2021 et il a hâte de recommencer. « J’ai appris beaucoup des choses, j’ai appris le calcul, à lire et écrire». Hedi n’est jamais allé à l’école auparavant, à cause du déplacement forcé en Syrie, Algérie puis en Tunisie. « Je me souviens peu de la Syrie, je me souviens de la guerre, des gens qui sont morts, pas des bonnes choses ».

Pour l’année scolaire qui commence, son objectif est de mieux apprendre à lire. « [Quand j’ai commencé les cours] je me suis senti soulagé, je remercie dieu de cette opportunité d’apprendre, je suis très content de recommencer ». Le cours est aussi un moyen de tisser des relations. « La chose qui j’aime le plus ce sont mes amis qui apprennent avec moi, on fait le trajet ensemble ».

Madame Neima, leur enseignante, nous raconte les progrès incroyables de ses élèves pendant ces deux années, non seulement du point de vue didactique mais aussi du point de vue de l’inclusion dans la communauté. « La plupart d’entre eux ne savaient ni lire ni écrire, ils étaient isolés car ils ne pouvaient pas communiquer avec les tunisiens, parlant uniquement leur dialecte. On ne pouvait pas les mettre à l’école directement et certains d’entre eux ont dépassé l’âge légale pour l’inscription. Donc on a décidé de monter cette classe pour faciliter leur inclusion et on a choisi de faire cela au sein de l’école même, pour qu’ils ne se sentent pas exclus ou différents des autres ». Certains élèves de la classe pilote de 2019/2020 ont pu être intégrés dans le cursus normal. Pour ceux qui sont plus âgés, Madame Neima pense déjà à d’autres solutions pour leur donner plus d’opportunités, comme un club d’informatique.

« J’ai beaucoup appris sur leur vécu, j’aime mes élèves, je suis un soutien et un refuge pour eux, je les écoute. Ce n’est pas pareil entre ce qu’on voit dans les news et ce qu’on vit à travers leurs mots ».

Le HCR et le CTR soutiennent le droit à l’éducation partout en Tunisie. Ils vont rencontrer les parents pour les encourager à inscrire leurs enfants à l’école ; et organisent tout au long de l’année des cours de rattrapage et des activités récréatives pour faciliter l’intégration des élèves réfugiés et demandeurs d’asile dans le milieu scolaire. Ils organisent également plusieurs réunions avec les directeurs d’école, les délégations à l'éducation, ainsi qu’avec des représentants du Ministère de l'éducation pour discuter et trouver des solutions à ces difficultés. Tous les élèves réfugiés et demandeurs d’asile inscrits à l’école reçoivent une subvention pour contribuer au paiement des frais d’inscription et à l’achat du matériel scolaire.

L’éducation fournit aux enfants réfugiés et demandeurs d’asile l’opportunité d’un avenir meilleur, une meilleure inclusion dans le pays d’accueil et représente un outil de protection importante. Le HCR soutient le droit à l’éducation pour tous grâce à la contribution du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union Européenne pour l’Afrique.

* noms changés pour des raisons de protection

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Publication date
28 March 2022

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