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Emergency Trust Fund for Africa
News article20 December 2017

« Kallo Tchidanio », construisons ensemble : lancement de la seconde phase du programme urbanisation de l'UNHCR à Diffa, avec l'appui du Fonds fiduciaire

Renforcement de la résilience institutionnelle et communautaire dans la région Diffa

Les 14 et 15 novembre derniers se tenaient à Diffa deux jours d’échanges co-organisés par l’UNHCR et le Conseil Régional de Diffa afin de préparer la nouvelle phase du programme d’urbanisation, soutenue par l'Union européenne au travers du Fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique. Cet atelier a vu la participation massive des maires, des chefs de canton, des préfets et des services techniques de l’Etat. Appuyé par l’Union Européenne, cette seconde phase porte un nom à la signification claire « Kallo Tchidanio », « construisons ensemble » en langue Kanouri. 2018 est une année centrale pour permettre à la région de Diffa de se projeter vers le futur.

L’UNHCR, en collaboration avec l’ONG CISP, a enclenché son programme d’urbanisation depuis 3 ans dans la région de Diffa. Il vise à accompagner le vivre-ensemble et les alternatives aux camps de réfugiés en assurant l’accès légal au foncier pour le logement. Plus de 350 hectares ont été lotis, 7 lotissements ont déjà vu le jour. Voirie, équipements, et parcelles sont inclus dans les projets de lotissement qui sont validés par le Ministère de l’Urbanisme. Les zones loties sont aussi mixtes : réfugiés, hôtes, pauvres et nantis cohabitent. Le système mis en place est hybride entre logement sociaux et propriété foncière via la logique de « parcelle sociale ». Les ménages réfugiés bénéficiaires ont l’usus des parcelles (200 m2), mais ne peuvent ni les louer ni les vendre avant une période de 5 ans. Après 5 ans, ils deviennent propriétaire. Lorsqu’un ménage décide de quitter sa parcelle, celle-ci redevient un bien communal qui la remet à un nouveau ménage vulnérable Depuis 2014, près de 2000 ménages réfugiés ont bénéficié de parcelles sociales.

Renforcement de la résilience institutionnelle et communautaire dans la région Diffa

Une logique de gagnant-gagnant structure ce programme. Dans les échanges et les négociations favorisant l’intégration socio-économique des réfugiés, l’UNHCR prend en considération les besoins des communes dont une centrale : la planification urbaine sous fond de mouvements de population et de croissance démographique galopante. Avant cette intervention, les communes touchées n’avaient pas d’expérience dans le processus de lotissement et ne pouvaient donc pas répondre aux demandes de parcelles de leur propre population, même nantie.

Pour cette nouvelle phase, l’Union européenne et l'UNHCR souhaitent aller au-delà des questions de logement et de protection. Un objectif additionnel s’est greffé, celui d’accompagner la relance économique au niveau local en utilisant deux leviers. Le premier est la construction de 4000 logements sociaux en architecture sans bois, dont 70% du coût unitaire est directement réinjecté dans l’économie locale, et qui permet ainsi la création ou le maintien de plus de 2500 emplois. Le second s’opère grâce à la viabilisation de près de 450 hectares additionnels, pour un équivalent de 6000 parcelles, dont plus de la moitié reviendra aux communes pour la mise en vente. Dans un contexte de politique de décentralisation, ces ventes permettront de renforcer la capacité de mobilisation interne des ressources par les communes afin qu’elles puissent mettre en œuvre des interventions visant l’amélioration de l’accès aux services de base, de manière autonome ou en co-financement avec les humanitaires.

Renforcement de la résilience institutionnelle et communautaire dans la région Diffa

L’engouement autour de l’intervention est unanime, son potentiel catalyseur est aussi important. Ci-dessous, morceaux choisis des interventions de participants à l’atelier.

Hamadou Hamadou, Secrétaire Général du Conseil Régional de Diffa : Quand on solutionne les problèmes de logement et d’habitat on contribue énormément à la solution globale de cette crise. On ne peut concevoir le bien-être de l’homme sans l’habitat décent qui se traduit par le respect de la vie privé, la sécurité foncière et un minimum de confort. Pour les collectivités territoriales à l’histoire récente que sont le Conseil Régional et les Communes, cette intervention est un soutien fort pour mettre en œuvre les plans de développement au sein desquels le lotissement et l’habitat sont centraux. Au niveau du conseil régional nous avons aussi entamé des réflexions pour concevoir un modèle architectural rural que l’intervention va alimenter considérablement.
D’un point de vue économique, la construction de logement apparait aussi comme un cercle vertueux. On parle ici de constructions durables c’est-à-dire qui évitent aux ménages de perpétuelles réparations comme c’est actuellement le cas. L’intervention va aussi offrir énormément d’emploi, les communes ne se porteront que mieux.

Elhadj Bako Mamadou, Maire de Bosso : Cette seconde phase est très importante pour nous. Nous étions l’une des premières communes à devoir bénéficier de cette intervention mais l’insécurité n’a pas permis d’aller au bout. Bosso est le seul village qui a vu sa population retournée après les déplacements internes dut aux attaques. Les réfugiés sont aussi rentrés avec les communautés hôtes. Ils ne peuvent aujourd’hui continuer à rester sur les parcelles et les concessions des habitants de Bosso. Il faut que chacun retrouve un chez soi. Au-delà, l’intérêt de cette intervention est qu’elle permette à la commune de générer des recettes importantes car une partie des parcelles loties reviennent à la commune qui peut les vendre aux personnes qui en font la demande. A Bosso, nous pensons utiliser ces recettes pour développer d’autres lotissements car la demande d’achat de parcelles par notre propre population est actuellement très élevée.

Directeur Régional de l’Urbanisme : Cette intervention s’avère essentielle pour accompagner les familles sinistrées qui n’ont pas la possibilité d’avoir accès aux terrains. Mais c’est aussi une opportunité pour les communes car l’urbanisation coute cher et elles n’en ont pas les moyens. On est en train de faire un urbanisme de rattrapage, il y a un besoin important d’appui.
Les précédentes phases de lotissement ont été une bonne expérience et attire la curiosité au-delà de la région. Les gens appellent pour se renseigner. On sent aussi une forte appropriation par les communes. Il n’y a pas eu de réticences particulières, les différentes parties ont adhéré. La sensibilisation faite par les autorités et la chefferie a été essentielle.

Plus d'informations sur le blog Etre réfugié au Niger de l'UNHCR

Details

Publication date
20 December 2017
Region and Country
Niger
Thematic
Strengthening resilience of communities
Partner
United Nations High Commissioner for Refugees

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