Pour appuyer le Niger dans sa lutte contre la migration irrégulière, l’Union européenne travaille à la création d'emplois et investit dans la relance économique, à travers un Projet d’impact rapide de 8 millions d’euros dans le nord du pays.
Des centaines de milliers d’heures de travail ont ainsi été financées. Avec l’argent gagné sur les chantiers ou les gains de leurs nouvelles activités, beaucoup de bénéficiaires ont acheté du petit bétail. Solution d’épargne traditionnelle, l’élevage permet de faire face aux mauvaises surprises de l’existence et renforce la résilience des communautés.
C’est ce qu’a fait Ousmane Mohamed, 31 ans, marié et père d’une fillette de quatre ans. Il était manœuvre quand se sont présentés successivement les deux chantiers de la construction du mur de clôture de l’école puis de la digue, dans son quartier, Tchiguefen, en périphérie d’Agadez. Avec son premier salaire, 100 000 francs CFA (150 euros), il s’est acheté deux petits ruminants et des vivres. Puis, avec le deuxième chantier, il a agrandi son troupeau de 9 autres animaux et fait des réserves de fourrage. Les premières naissances approchent. « Maintenant, j’ai de quoi nourrir ma famille deux à trois mois. Et dans l’intervalle, si je gagne de l’argent, je l’investirai ailleurs. » Le lait des chèvres enrichit la nourriture des enfants et des parents, qui ne mangeaient pas tous les jours à leur faim dans un passé récent.
A Tchirozérine, Zara Abarchi, 35 ans, élève 5 enfants. Brodeuse dans un atelier soutenu par l’Union européenne, elle a investi une partie des bénéfices dans l’achat de petits ruminants, pour faire face aux situations difficiles. Quand son mari maçon n’a pas de travail, elle vend une chèvre. « Je prends soin de mes enfants pour leur éviter de partir à l’aventure, avec tous les risques que cela comporte. Je veux leur assurer un avenir meilleur. S’ils restent étudier, ils auront un avenir assuré », précise-t-elle.
A Timia, Moussa Hamé est jardinier. Père de 6 enfants, âgé de 43 ans, il a lui-aussi choisi de retourner à la terre, après avoir travaillé dans le tourisme puis le transport de migrants. Il a investi une partie des gains de son jardin dans un troupeau et un enclos. « Avant, je n’imaginais pas pouvoir gagner assez d’argent au jardin pour m’acheter des animaux. Mes enfants vont à l’école. Je les surveille de près et j’assure leur éducation. »
Dans la même vallée de Timia, Goda Mohamed, a obtenu de l’aide pour reprendre la boulangerie du village, après avoir appris son métier sur la route, en Algérie notamment. A 45 ans, père de 6 enfants, il produit 48 pains par jour. « Je vends le pain à 150 francs CFA, au lieu de 200 francs au début. J’ai baissé le prix à 150 francs pour que tout le monde en profite. »
Details
- Publication date
- 14 May 2019
- Region and Country
- Niger
- Thematic
- Improved migration management
- Partner
- Haute Autorité à la Consolidation de la Paix - HACP