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Emergency Trust Fund for Africa
News article9 December 2020

Mettre ses compétences au service des plus vulnérables : l’expérience de Wafa en Tunisie

UNHCR

Grâce à la contribution du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique (FFU), le HCR renforce la capacité des Unités d’orientation et d’assistance juridique d’assurer un accès régulier à l’assistance juridique pour tous les réfugiés et demandeurs d’asile. Ce soutien devrait aussi leur permettre d’étendre le service dans d’autres villes à forte concentration des personnes sous le mandat du HCR. Ce service est d’autant plus important qu’il contribue aussi à créer des précédents juridiques et donc à renforcer l’espace d’asile en Tunisie.

Wafa Ben Khaled n’a jamais aimé autant sa profession d’avocat que depuis qu’elle a rejoint, il y a un an, le service d’orientation et assistance juridique dans la ville tunisienne de Sfax. L’Institut Arabe des Droits de l’Homme (AIDH), partenaire du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), met ce service à la disposition des réfugiés et demandeurs d’asile dans plusieurs villes de la Tunisie.

« Notre travail est le plus important », elle se confie, « quand il y a une arrestation, parfois la police ne fait pas la distinction entre réfugiés, migrants, demandeurs d’asile. »
La ville de Sfax, cœur économique du pays, accueille plus de 1 000 réfugiés et demandeurs d’asile, la deuxième communauté la plus nombreuse après celle du Grand Tunis. Beaucoup d’entre eux sont originaires de la Côte d’Ivoire ou d’autres pays d’Afrique francophone et ne parlent pas l’arabe. Parfois ils n’arrivent pas bien à s’expliquer avec les policiers qui ne sont pas très familiers avec le statut de ces personnes et leurs droits.

Wafa est devenue leur ancre de salut quand ils rencontrent des problèmes de nature juridique ou administrative. Elle les écoute, les accompagne et les conseille dans les démarches à suivre. Elle se précipite au poste de police s’ils sont arrêtés de façon arbitraire. Wafa agit aussi comme leur représentante légale, quand un réfugié ou un demandeur d’asile veut déposer une plainte contre quelqu’un ou bien est accusé et a besoin d’un avocat pour se défendre.

Cela était le cas de Rachel*, refugiée, mère célibataire d’une petite fille, accusée et incarcérée pour un crime qu’elle n’a pas commis. Elle ne savait pas qu’elle avait droit à un avocat quand elle a été amenée au poste de police. « J’ai eu un souci et elle m’a défendue. Ce sont mes amis qui sont allés chercher de l’aide pendant que j’étais détenue. »
Souvent les réfugiés et demandeurs d’asile ne connaissent pas encore bien leur pays d’accueil, leurs droits et devoirs, ils ont juste besoin de quelqu’un qui leur explique. « Beaucoup ne connaissent pas la loi tunisienne, ne savent pas où et comment enregistrer les nouveau-nés, quel est l’âge légal de mariage, leurs droits sur le lieu du travail », explique Wafa.

C’est pourquoi, des ateliers de sensibilisation aux questions juridiques élémentaires sont aussi organisés, ainsi que des sessions d’information, d’orientation et de conseils juridiques sur les droits des réfugiés et des demandeurs d’asile.
John*, demandeur d’asile, dans son pays d’origine était footballeur. « Je suis arrivé ici car j’appartiens à un parti politique diffèrent de celui du président de mon pays. J’ai été exploité et séquestré par des personnes qui voulaient voler mon argent et mon téléphone. Je n’ai plus rien maintenant, cette assistance m’a été très utile. »
Wafa prend à cœur chaque personne qu’elle assiste. Son soutien ne se limite pas à les sortir des situations difficiles auxquelles les réfugiés et demandeurs d’asile font face, comme l’exploitation au travail ou les risques d’expulsion ; elle continue à garder contact avec eux car souvent ils n’ont personne à qui se confier. « Surtout pendant le confinement, les réfugiés m’appelaient juste pour se sentir soutenus et écoutés. Ils ont parfois besoin juste d’un appui matériel ou ils manquent de travail. Je les écoute. »

Les Unités d’orientation et d’assistance juridique ont été établies en 2018 dans les villes de Tunis et Médenine et ensuite à Sfax et sont gérés par le partenaire du HCR, l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (IADH), grâce au soutien du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique (FFU).
Depuis leur création, les unités ont déjà assisté plus de 700 demandeurs d’asile et réfugiés.

*noms changés pour des raisons de protection.

Details

Publication date
9 December 2020
Region and Country
Tunisia
Thematic
Improved migration management

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