PROTEJEM en Côte d’Ivoire : comment les familles d’accueil protègent les filles et les garçons des violences qu’ils/elles fuient ? - European Union Skip to main content
Emergency Trust Fund for Africa
  • News article
  • 12 June 2023
  • Directorate-General for International Partnerships
  • 4 min read

PROTEJEM en Côte d’Ivoire : comment les familles d’accueil protègent les filles et les garçons des violences qu’ils/elles fuient ?

PROTEJEM en Côte d’Ivoire

PROTEJEM (Protection des Enfants et Jeunes en mobilité) travaille avec les familles d'accueil dans le but d’assurer que les enfants privés de protection parentale tels que les enfants et jeunes en mobilité vivent dans un environnement familial et communautaire propice à leur développement. Dans l'attente de leur possible réintégration dans leur famille d'origine et/ou communauté, ces enfants peuvent être également placés dans les lieux de transit ou d’accueil où ils/elles se sentent en sécurité ou protégés.

 

Il est 11 heures à Bouaké. Sous un soleil de plomb, à l’entrée de la ville, trois ouvriers en casque s’affairent depuis quelques heures pour construire une cabane destinée à être un Guichet unique (GU). Sur un fond rythmé de bruits des marteaux et des scies, Patrice (Chef du projet PROTEJEM en Côte d’Ivoire) nous accueille avec le traditionnel « Akwaba » ivoirien avant de nous livrer les secrets de la réussite des familles d’accueil comme dispositif de protection de placement pour les enfants et jeunes en mobilité en Côte d’Ivoire.

Naturellement, la question qui nous vient à l’esprit est de lui demander, qu’est-ce qu’une famille d’accueil en Côte d’Ivoire ? « Il s’agit d’un mécanisme communautaire de prise en charge des enfants privés de protection parentale. Elles ont été mises en place par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant avec l’appui financier et technique de Save the Children dans le cadre de la protection des enfants privés de protection parentale. A ce jour, cette collaboration avec les Directions Régionales de la femme, de la famille et de l’Enfant ont permis de mettre en place 42 familles d’accueil. », explique-t-il.

En effet, depuis le début de PROTEJEM en janvier 2020, ce dispositif a été renforcé pour assurer également aux Enfants et Jeunes en Mobilité (EJM) et vulnérables, un environnement protecteur et sécurisé.

Des familles sélectionnées selon des critères stricts…

En Côte d’Ivoire, le réseau des familles d’accueil avec lequel PROTEJEM travaille, couvre 9 localités et regroupe 42 familles volontaires choisies sur une base très sélective. La famille doit réunir certains critères liés, entre autres, à ses capacités affectives, sociales, éthiques et morales, selon les exigences du dispositif opérationnel des famille d’accueil en Côte d’Ivoire. Après leur identification, elles sont évaluées et formées sur les droits, la discipline positive, la protection et la sauvegarde des enfants pour assurer le placement alternatif provisoire réussi des enfants qui y sont référés.

A l’accueil d’un enfant ou un jeune en mobilité, les familles reçoivent des kits d’urgence, des visites à domicile (VAD) régulières des travailleurs sociaux et un accompagnement psychosocial continu.

L’avis et l’intérêt supérieur de chaque enfant ou jeune en mobilité sont au centre de la démarche ! 

Loin des vrombissements des voitures d’Abidjan, Monsieur Konan, Directeur du Centre Social de Ferkessédougou nous explique : « Chaque enfant arrive avec ses propres problèmes. Quand l’enfant arrive, un travailleur social fait l’écoute initiale, et évalue la situation de l’enfant : a-t-il dormi dans la rue ? Souhaite-t-il que nous lui donnions des vêtements ? Y-a-t-il des signes pour décider d’un envoi à l’hôpital ? Puis on va chercher à connaître son objectif : veux-t-il rester ou continuer ? S’il y a besoin d’une famille d’accueil, on informe le juge des enfants, s’il est d’accord, une ordonnance de placement provisoire est délivrée et l’EJM est placé provisoirement dans une famille d’accueil ». L’avis et l’intérêt supérieur de chaque enfant ou jeune en mobilité sont au centre de la démarche.

Selon les précisions de M. Konan, « l’accompagnement se fait jusqu’à la destination de l’enfant. Si ce dernier est d’origine burkinabé ou malienne, son accompagnement est organisé par la Direction de la Protection de l’enfant en collaboration avec l’ambassade de son pays d’origine. Si l’enfant est Ivoirien, on est également en lien avec les autres Centres sociaux de sa région d’origine pour faire le suivi de la réintégration après réunification ». Tout ceci se fait dans une collaboration étroite entre tous les acteurs de prise en charge de l’enfant.

En effet, le récit de Marishca, mère d’une famille d’accueil, accompagnée de son mari, Daniel, fait écho au témoignage de M. Konan : « J’ai logé une fille de 13 ans qui fuyait un mariage forcé à Ouangolodougou, car son oncle voulait la marier. Les travailleurs sociaux l’ont amenée ici. Elle est restée pendant un temps avec nous avant d’être réunie avec son grand frère, puis sa famille au Burkina Faso. »

PROTEJEM est un projet financé par l’Union européenne. Il vise à accroître la protection de 29 700 enfants et jeunes en mobilité sur les principales routes migratoires de l’Afrique de l’Ouest. Il est mis en œuvre au Sénégal, en Gambie, en Côte d'Ivoire par Save the Children et en Guinée par Terre des hommes.

 

Details

Publication date
12 June 2023
Author
Directorate-General for International Partnerships
Region and Country
  • Regional
  • Sahel & Lake Chad
  • Regional Sahel and Lake
  • Côte d'Ivoire
Thematic
  • Improved migration management
Partner
  • Save the Children

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