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Emergency Trust Fund for Africa
News article11 September 2019

A Tiguint, en Mauritanie, les 120 stagiaires de Promopêche réhabilitent la piste reliant le village des pêcheurs de Legweïchich

A Tiguint, en Mauritanie, les 120 stagiaires de Promopêche réhabilitent la piste reliant le village des pêcheurs de Legweïchich
GIZ, ILO, AECID

Depuis le 4 mars 2019, 120 jeunes sont en formation dans la commune de Tiguint. Il s’agit d’un chantier-école dont l’objectif principal est la formation dans les métiers de la construction, l’entretien et la réhabilitation de routes et pistes en terre. La piste qui mène au village de pêcheurs de Legweïchich, plus connu sous le nom de PK 93 , est le lieu d’expérimentation des stagiaires. C’est l’une des actions menées par le Bureau International du Travail (BIT) dans le cadre du programme Promopêche, financé par l’Union européenne.

Le BIT, en collaboration avec l’Ecole d’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (EETFP) de Rosso, a entamé la formation de 120 jeunes, dont 30 filles, dans quatre filières de construction et d’entretien de routes et pistes en terre : topographie, terrassement, conduite d’engins et ouvriers polyvalents. Selon Housseynou Kassougué, en charge du volet formation au niveau du BIT : «la première phase de la formation, en avril-mai 2019, avait porté sur des cours théoriques. Depuis mai 2019, nous avons entamé la phase pratique». A part la formation, l’objectif est de réhabiliter une première tranche de 8 kilomètres de la piste du PK 93, très dégradée aujourd’hui, afin d’améliorer l’accès au village de pêcheurs et son développement économique. Un deuxième chantier école de formation permettra ultérieurement de former encore d’autres jeunes et compléter la piste.

A Tiguint, en Mauritanie, les 120 stagiaires de Promopêche réhabilitent la piste reliant le village des pêcheurs de Legweïchich
Délégation de l'Union européenne en Mauritanie

Ces jeunes sont encadrés par une équipe d’ingénieurs et de techniciens supérieurs spécialisés. La gestion pédagogique et administrative est assurée par l’Ecole d’Enseignement Professionnel de Rosso. «Nous avons voulu, dans le cadre de cette activité, valoriser et travailler en collaboration avec les structures nationales de formation» a précisé M. Kassougué. Selon lui, la formation se poursuit conformément au calendrier établi et s’achèvera en septembre 2019. Les stagiaires se soumettront à des tests pour obtenir le certificat de compétences, diplôme national délivré par le Ministère en charge de la Formation Professionnelle.

Les aspects de mise en œuvre de la formation sont jugés satisfaisants par les responsables du projet. «La formation se déroule selon les normes, en termes de sécurité et de qualité » a précisé Housseynou Kassougué qui note que toutes les activités en cours sont menées en collaboration avec la Wilaya (Gouvernorat) du Trarza et la préfecture de Méderdra, dont relève la commune de Tiguint.

Cette activité fait partie du programme Promopêche, cofinancé par l’Union européenne au titre du Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique (FFU) de l’Union européenne et par l’Allemagne, dont les diverses composantes sont mises en œuvres par le BIT, la Coopération technique allemande (GIZ) et l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID).

Vatimetou, la jeune fille qui rêve de devenir conductrice d’engins

Vatimetou Mint Ahmedou, 24 ans, célibataire, vit avec sa mère, dans une badiya proche de Rosso. Elle a quitté l’école à la 6ème année du secondaire. Elle est stagiaire conductrice d’engin au chantier-école du programme Promopêche de Tiguint. Un métier jusque-là réservé aux hommes et vers lequel de plus en plus de filles s’orientent. Aujourd’hui, elle reçoit la visite de sa maman, venue s’enquérir de sa situation. En Mauritanie, rares sont les familles qui laissent leur fille, surtout non mariée, voyager seule. La quarantaine à peine révolue, Aïchetou, la mère de Vatimetou, approuve entièrement le choix fait par sa fille, la conduite d'engins, un métier pourtant très mal vu pour les filles. La tendance générale est que c’est un travail d’homme, peu commode avec la féminité. Mais Vatimetou est résolue à poursuivre son apprentissage et obtenir son diplôme. Avec la bénédiction de sa maman. Elle témoigne : «J’ai choisi ce métier de conductrice par passion et par défi, car j’estime que les femmes doivent tout pouvoir faire au même titre que les hommes. Rien n’est dur, seule la volonté compte. Je pense qu’avec ce métier, je pourrai aider ma mère, c’est la seule que j’ai. J’ai quitté l’école depuis très longtemps en 6ème année et depuis, je vis avec elle à la badiya».

D’autres intervenants témoignent

Mokhtar Sid’Ahmed, Directeur des études : « Nous avons 120 stagiaires, avec le plus gros lot formé par les ouvriers polyvalents, les autres filières tournent autour de 20 stagiaires chacune. Je suis chargé du suivi pédagogique des stagiaires avec un calendrier hebdomadaire de formation, y compris le transport jusqu’au site depuis le centre d’hébergement situé en centre-ville à Tiguint. Nous suivons avec les formateurs l’évaluation pédagogique des stagiaires. Tiguint est à égale distance de Nouakchott et de Rosso, capitale régionale du Trarza d’où viennent la majorité des stagiaires. Il s’agit d’une formation de proximité avantageuse, avec la prise en compte de la dimension genre, bien qu’il soit difficile de convaincre les familles de laisser leurs filles partir. Ces filières enseignées ici sont inexistantes dans les écoles de formation classiques et répondent aux besoins du marché ».

Diarra Samba Coulibaly, filière terrassement, originaire de Rosso : « Cette filière est très importante car elle offre des débouchés intéressants en termes de recrutement, ce qui pourrait diminuer le chômage des jeunes. Je n’ai pas réussi au Baccalauréat et quand j’ai entendu parler de cette formation du Promopêche, je n’ai pas hésité. Je dois dire que je n’ai pas regretté. J’ai découvert surtout qu’une femme peut être une bonne terrassière ».

Monsieur Diomandé, Géotechnicien, formateur en techniques de terrassement : « Nous sommes à Tiguint dans le cadre de la formation du BIT avec des stagiaires en provenance de plusieurs endroits du pays. Il y a l’harmonie et l’entente entre les stagiaires et le personnel d’encadrement. Nous vivons en famille. Notre seul problème, c’était le retard par rapport aux engins. Ils sont là, et on a commencé la formation pratique depuis un certain temps. Les stagiaires sont enthousiasmés et motivés ».

Alassane Ngom, formateur topographe, ressortissant du Sénégal : « La topographie est une discipline très importante qui sert à recréer le monde autour de nous. Je dois dire que je dispose d’un groupe de topographes stagiaires dont je suis fier, par leur soif d’apprendre et leur discipline. En retour, je leur consacre tout mon temps. Ils maîtrisent parfaitement leur sujet. Ils ont l’ambition et l’intelligence requises pour faire ce métier ».

Details

Publication date
11 September 2019
Region and Country
Mauritanie
Thematic
Greater economic and employment opportunities
Partner
GIZSpanish Agency for International Development CooperationOIT - ILO - Organisation Internationale du Travail - International Labour Organization

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