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Emergency Trust Fund for Africa
News article19 November 2018

Mères et épouses des acteurs de la migration, soutiens indispensables du changement au Niger

Mères et épouses des acteurs de la migration, des actrices majeures du changement au Niger
Délégation de l'Union européenne au Niger

Hadja Zara Mahamadou a connu de près la première rébellion touareg, dans les années 1990. Elle a été administratrice déléguée de la ville d’Agadez au début des années 2000. A la même époque, elle s’est engagée résolument dans la consolidation de la paix à travers la Coalition des femmes africaines contre la guerre, devenue l’Association des femmes nigériennes de lutte contre la guerre (AFNCG).

Aujourd’hui, elle en est la vice-présidente nationale et la présidente régionale. Lorsque la loi de 2015 réprimant la migration irrégulière a été mise en application, elle a été approchée par des femmes, mères ou épouses d’acteurs de la migration.

« Nous avons décidé de sensibiliser les femmes pour qu’à leur tour, elles sensibilisent leurs maris et leurs enfants », explique-t-elle. Des activités de vulgarisation de la loi sont menées. Puis, l’association remporte un appel à propositions de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, financé par l’Union européenne, pour mettre en œuvre un projet au profit de 30 femmes mères et épouses d’acteurs de la migration. « Nous savons que lorsque le pouvoir d’achat d’un ménage chute, ce sont toujours les femmes qui en pâtissent, parce que ce sont elles qui ont la charge de la maison et des enfants », poursuit Zara Mahamadou. Certaines femmes ont choisi l’élevage, d’autre le petit commerce, d’autres encore, l’artisanat. Chacune a reçu un kit d’une valeur de 693 800 FCFA (1100 euros).

Iragane Amadou Mamoudou est l’une de ces bénéficiaires. L’un de ses 9 enfants travaillait dans la migration. C’est lui qui la prenait en charge. Aujourd’hui, le jeune homme de 23 ans vend les tissus en batik produits par sa mère dans son atelier.

« Depuis que nous avons reçu cette aide, on produit les tissus et lui, il part sur les marchés pour les vendre. Il va jusqu’à Niamey pour ça. Il a arrêté les histoires de transport de migrants. On produit jusqu’à 100 tenues, vendues 7 000 francs (11 euros) chacune. »

Avec l’argent du kit, Iragane Amadou Mamoudou a acheté de l’acide hydro, des couleurs, des bassines, des ciseaux. Mieux équipée, elle produit en plus grande quantité. C’est ainsi qu’elle a confectionné les tenues des policiers municipaux.

Surtout, Iragane dort mieux la nuit. « Quand mon fils voyageait, je n’étais pas tranquille. On avait des échos d’attaques ou d’enlèvements et jusqu’à son retour, j’étais dans l’angoisse ».

Details

Publication date
19 November 2018
Region and Country
Niger
Thematic
Improved migration management
Partner
Haute Autorité à la Consolidation de la Paix - HACP

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