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Emergency Trust Fund for Africa
News article26 September 2019

Sous l’arbre à palabre, la mutualisation des expertises permet d’offrir un ensemble d’actions cohérent et complémentaire au bénéfice des populations

Sous l’arbre à palabre, la mutualisation des expertises permet d’offrir un ensemble d’actions cohérent et complémentaire au bénéfice des populations
Délégation de l'Union européenne au Burkina Faso

Lancé au Burkina Faso en 2017 le Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique (FFU) trouve sa pertinence d’action dans sa méthodologie d’intervention. Les activités financées sont mises en œuvre par un éventail de partenaires que ce soit des organismes de coopération des états membres de l’UE, des ONG ou des entités des secteurs public et privé. Mais au lieu de laisser travailler chacun dans son coin, le FFU a opté pour un processus innovant en matière de coopération à grande échelle : le consortium. Les différentes associations et ONG sont ainsi regroupées dans les projets, un partenariat au service des populations.

On l’appelle communément « l’arbre à palabre ». C’est ici sous l’ombre d’un margousier qu’ont l’habitude de se rassembler les habitants de Lankoué une commune située dans la province du Sourou, au nord-ouest du Burkina Faso. En ce vendredi après-midi de décembre, on nettoie rapidement les bancs et les chaises que le souffle sec de l’Harmattan a chargé en poussière. Tout le monde s’installe, d’un côté les habitants, de l’autre les animateurs d’ONG. Pendant 2h environ, ces animateurs vont poser des questions, enquêter. Objectif : identifier les familles les plus vulnérables, celles qui bénéficieront de l’appui du Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique. C’est l’étape du ciblage, l’un des moments les plus importants dans tout projet de coopération.

L’image pourrait paraitre classique mais elle ne l’est pas. Ces animateurs interviennent pour des ONG différentes qui ont décidé de travailler en commun sur ce programme. Une première dans un projet d’une telle envergure. A Lankoué, le consortium est composé de six entités : Terre des Hommes, Save the Children, GRET, Innovation for Poverty Action, Salaki et Wu Pakuwe. « Chaque partenaire vient avec son expertise, ce sont des acteurs reconnus pour leur expérience et leur maitrise du terrain » explique Noëlie Kiswendsida KOURAOGO, chargée du plaidoyer au sein de l’interconsortia.

Sous l’arbre à palabre, la mutualisation des expertises permet d’offrir un ensemble d’actions cohérent et complémentaire au bénéfice des populations
© Union européenne / Fanny Kabré

Chaque entité intervient donc en fonction de son domaine d’activités ou des zones géographiques où elle a l’habitude d’agir. C’est pour cela qu’il a été jugé nécessaire d’intégrer de plus petites associations ou structures locales dans ce consortium et ce, pour gagner en efficacité. « En terme d’approche elles sont plus habilitées à collaborer avec les populations et apporter le changement sur le long terme » ajoute Noëlie.

Ces entités sont généralement regroupées par centres d’intérêt communs. « Par exemple au Burkina Faso OXFAM intervient beaucoup sur la sécurité alimentaire. On a donc opté pour un consortium avec des profils similaires, des acteurs qui interviennent dans ce domaine là ».

« Toutes ces ONG sont complémentaires les unes des autres » précise Eric Pitois, chargé de programme FFU. « La particularité c’est qu’elles vont intervenir sur les mêmes populations, mais chacune avec leur spécificité dans leur domaine d’intervention. Cela crée une véritable plus-value » ajoute-t-il.

En effet le Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique fournit une approche globale et multi-sectorielle pour agir efficacement sur la résilience. Ainsi lorsqu’une ONG s’attachera à améliorer le secteur de la santé sur un groupe de bénéficiaires, une autre va mettre en place ou développer des activités autour de la nutrition, une autre encore renforcera les infrastructures et programmes sociaux. « Un package complet pour la population bénéficiaire » conclut Eric Pitois.

Modus operandi

Mais alors comment organiser le travail en équipe ? Sur chaque programme une ONG « lead » est choisie. C’est elle qui va en quelque sorte piloter et coordonner les actions pour les faire ensuite remonter auprès du bailleur, c’est-à-dire l’Union européenne. Chaque projet est indépendant et tout est fait pour assurer un équilibre entre les membres. Cela permet aux structures locales de travailler conjointement avec des entités à dimension internationale, et ainsi d’agrandir leur expérience.

Ce mode opératoire maximise la portée des actions au bénéfice des populations qui sont plus rapidement identifiées et soutenues. Cela permet également de donner plus d’autonomie aux autorités locales pour qu’elles puissent prendre le relais au terme des projets car le FFU n’est prévu que pour une durée de trois ans.

Connu comme un dispositif rapide et simplifié d’aide dans les zones difficiles du Sahel, le Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique démontre ici sa volonté d’agir en équipe et de manière pérenne. Favoriser le « travailler ensemble » pour aboutir à un changement concret et durable autour de la résilience.

Details

Publication date
26 September 2019
Region and Country
Burkina Faso
Thematic
Strengthening resilience of communities

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